Pétra et le Wadi Rum (Jordanie)

février 2009

Liaison Amman - Wadi Rum

Ce site est cité dans la bible. La route romaine et les vestiges de l’architecture urbaine sont toujours présents dans le centre ville moderne. De nombreuses fouilles ont mis à jour de magnifiques mosaïques anciennes.

Madaba compte 60 000 habitants, en grande partie grecs orthodoxes. Elle possède de nombreuses églises toutes ornées de mosaïques. La plus connue est celle de la Carte de Palestine, située dans l'église Saint-Georges. Cette mosaïque retrouvée en 1897, fut réalisée au VIème siècle, elle mesurait 15 m sur 5 m, et présentait toutes les régions de la Palestine, du Liban, de Jordanie, du Sinaï et du delta du Nil. Tous les lieux sont identifiés en copte et le centre de la carte est occupé par Jérusalem, nombril du monde par excellence.

Cette ville à une demi-heure d'Amman est toujours actuellement un centre de mosaïstes renommés.

Le Mont Nébo est un sommet de 817 mètres situé à l'ouest de la Jordanie actuelle. Le récit biblique du dernier chapitre deutéronome (34:1) relate comment Moïse, interdit d'entrer sur la Terre promise vers laquelle il a conduit les Hébreux sortis d'Égypte, observe le pays de Canaan du haut de cette montagne avant d'y mourir.

Le mémorial de Moïse est l'un des sanctuaires les plus vénérés de Jordanie, et ce, par toutes les religions. C'est le lieu présumé de la mort du prophète. La 1ère église date du 4ème siècle. On peut y voir la Mer morte ou l'oasis de Jéricho, par temps clair.

La mer morte : Bible, sel et boue

Trésor de beauté par ses spectaculaires concrétions minérales blanches, plus lac que mer, la Mer Morte est célèbre à double titre : c’est le point le plus bas du globe terrestre et elle détient, derrière le Lac Rose du Sénégal, le record de salinité. Cette richesse en sels minéraux confère à l’eau et aux boues de la Mer Morte des vertus reconnues depuis la haute antiquité; Cléopâtre, dit-on, pratiquait déjà des bains de boue de la Mer Morte pour conserver l’éclat de son teint. A une heure d’Amman, à la fois paysage naturel et site spirituel, la Mer Morte est devenue un centre à la fois touristique et religieux, et si ses hôtels se sont tournés vers la santé et le bien être, les découvertes archéologiques en ont fait une destination spirituelle pour les pèlerins qui suivent les traces des rois et des prophètes de l’antiquité et de la Bible.

La forteresse croisée de Kérac.

La "Route des Rois", une route historique qui s’étend d'Amman à Aqaba, est jonchée de vestiges de forteresses et avant-postes croisés, dont les plus importants sont Kérak et Shobak. Le fort de Kérak est un sombre labyrinthe de galeries voûtées et de passages sans fin qui représente un très bel exemple de construction militaire du temps des croisades. Chaque place forte était construite à un jour de voyage de la forteresse voisine. La nuit, on allumait un feu sur chaque bastion afin de signaler à Jérusalem que tout allait bien. L'occupant le plus célèbre du château fut Renaud de Châtillon, réputé pour ses trahisons et ses brutalités.

Pétra est située à mi-chemin entre le golfe d'Aqaba et la mer Morte à une altitude de 800 à 1 396 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans un fond de vallée de la région montagneuse d'Édom, à l'est de la vallée de l'Arabah. De nos jours le site de Pétra se trouve à près de 200 km au sud de la capitale jordanienne Amman, soit à environ 3 heures de route.

Pétra (de πέτρα petra, « rocher » en grec ancien, de son nom sémitique -- Reqem ou Raqmu -- « la Bariolée », est une ancienne cité troglodytique située dans l'actuelle Jordanie, au cœur d'un bassin bordé par les montagnes qui forment le flanc oriental de l'Arabah (Wadi Araba), grande vallée prolongeant le grand rift vers le nord et qui s'étend de la mer Morte au golfe d'Aqaba.

Créée dans l'Antiquité vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C. par les Édomites, elle est ensuite occupée vers le VIe siècle av. J.-C. par les Nabatéens qui la font prospérer grâce à sa position sur la route des caravanes transportant l'encens, les épices et d'autres produits de luxe entre l'Égypte, la Syrie, l'Arabie du Sud et la Méditerranée. Vers le VIIIe siècle, la modification des routes commerciales et les séismes entraînent l'abandon progressif de la ville par ses habitants. Tombé dans l'oubli à l'époque moderne, le site est redécouvert par le monde occidental grâce à l'explorateur suisse Jean Louis Burckhardt en 1812.

La présence d'eau et la sécurité apportée par le site ont fait de Pétra une halte naturelle au croisement de plusieurs routes caravanières qui reliaient l'Égypte à la Syrie et l'Arabie du Sud à la Méditerranée, chargées principalement de produits de luxe (épices et soie en provenance d'Inde, ivoire en provenance d'Afrique, perles de la Mer Rouge et encens du sud de l'Arabie). La résine de l'« arbre à encens » (Boswellia) était convoitée dans le monde antique tout entier comme une offrande religieuse particulièrement précieuse, mais également comme médicament. L'activité commerciale engendrée par les caravanes et les taxes perçues produisaient d'importants profits pour les Nabatéens. De ce fait, la ville abrita du Ve siècle av. J.-C. au IIIe siècle un important marché.

La situation de Pétra, dissimulée entre des rochers aux parois abruptes et dotée d'un approvisionnement sûr en eau en fait un lieu propice au développement d'une cité prospère. L'endroit n'est accessible que par un étroit sentier montagneux par le nord-ouest ou à l'est par un canyon d'environ 1,5 kilomètre de long et jusqu’à 200 mètres de profondeur, le Sîq, l'accès principal, qui, à son endroit le plus resserré, mesure seulement deux mètres de large.

L'aqueduc creusé dans la roche pour acheminer l'eau

L'irrigation

L'eau est nécessaire au développement des activités humaines. Les sources étant peu abondantes dans cette région semi désertique, c'est l'eau de pluie, environ qui assurait l'essentiel des besoins. Les sources seules ne pouvaient fournir de l'eau que pour quelques familles. Les Nabatéens construisirent un système de captage des eaux et de redistribution avec des règles de répartition aux habitants. Pétra, située dans une cuvette, pouvait récupérer les eaux pluviales d'un bassin de 92 km2 grâce à la relative imperméabilité des roches. Cette faible perméabilité du sol posait néanmoins de nombreux problèmes, comme le déclenchement de crues très puissantes et donc destructrices. Au Ier siècle, Strabon dira que les habitants de Pétra « ont des sources en abondance, que ce soit pour des fins domestiques ou pour arroser leurs jardins ». Des installations de collecte et de distribution d'eau destinées à stocker et transporter l'eau en s'affranchissant du relief escarpé sont encore visibles de nos jours, notamment des barrages hydrauliques et des réservoirs à ciel ouvert. Il existait également un important réseau de citernes souterraines. Au nord-est et sud-est de Pétra, les eaux du Sîq coulaient dans des galeries taillées dans la roche et enduites de plâtre imperméable, ou dans un réseau hydraulique en pente douce constitué de tuyaux en terre cuite ou en céramique. Ce réseau alimentait l'aqueduc, les 200 citernes (dont plusieurs sur le mont Umm al-Beira, ou « Mère des citernes »), beaucoup de réservoirs et un nymphaeum, ou fontaine publique. Un réseau de plus gros débit permettait aussi de capter l'eau de source plus éloignée et d'alimenter des quartiers en hauteur. Ces réseaux amenaient environ 40 millions de litres d'eau par jour à Pétra. Le système de distribution d'eau a été comparé avec celui de Rome à la même époque, lui aussi très avancé, bien que la taille des deux cités fut très différente, Rome étant beaucoup plus peuplée. Il était néanmoins suffisant pour couvrir les besoins de la cité. L'eau, d'une importance cruciale, constituait également le talon d'Achille de la ville. Ainsi les Romains coupèrent-ils l'aqueduc, lors d'un siège de la ville, afin d'obtenir une reddition plus rapide des habitants. Le résultat de cette maîtrise de l'eau était, à l'époque, la création d'une véritable oasis artificielle.

Les nombreux bâtiments, dont les façades monumentales sont directement taillées dans la roche, en font un ensemble monumental unique qui, depuis le 6 décembre 1985 est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. La zone autour du site est également, depuis 1993, un parc national archéologique.

Le Siq débouche sur le plus célèbre temple de Petra : le « Trésor » (ou Khazneh, en arabe). Le matin, le soleil éclaire sa façade de 40 mètres de haut et le temple apparaît alors éblouissant à la sortie du défilé. Daté du I° siècle après J.C, le trésor était probablement un monument funéraire royal.

Sur 40 m de haut les deux étages déploient à profusion la richesse du style corinthien. Ces éléments du décor ont longtemps fait croire à un rôle de temple mais certains détails, de symbolique funéraire, comme la statue d’Isis, le disque solaire du fronton ou les bas reliefs des deux Dioscures (fils de Zeus) Castor et Pollux (les Dioscures étaient chargés d’accompagner les âmes des mort), plaident pour un tombeau funéraire monumental ou un mausolée royal.

Le Khazneh doit son nom de trésor au fait qu’il était censé contenir le trésor du Pharaon, dans l’urne qui le couronne. Longtemps assimilé à la période romaine du II° siècle, on sait à présent qu’on le doit aux nabatéens. Le Trésor présente diverses influences architecturales, la plus importante étant helléniste,.mais on trouve aussi des éléments égyptiens telle la statue d’Isis dans le temple semi circulaire supérieur (ou tholos) et des éléments mésopotamiens telles les tours crénelées.

Les Nabatéens

La région de Petra est occupée depuis le VI° millénaire avant J.C par des éleveurs cultivateurs du néolithique qui profitent de sa situation favorable (extrémité sud du croissant fertile) et de conditions climatiques plus propices qu’aujourd’hui. Puis, au VIII° siècle avant J.C, les nomades Edomites s’installent sur le site de el-Beida. Ils sont éclipsés par les Nabatéens, un autre peuple de nomades, originaires de la Péninsule Arabique, qui apparaît vers le VI° siècle avant J.C et s’installe en terre Edomite (sud et centre de la Jordanie actuelle) au V° siècle avant J.C, d’abord à Gaïa (actuel village de Wadi Moussa), puis à Petra. Ils se sédentarisent peu à peu et vont assurer leur prospérité en maîtrisant les routes commerciales, entre Orient et Occident, et en développant le commerce de la myrrhe, de l’encens et des épices, denrées précieuses à cette époque. Mais dés le IV° siècle avant J.C, les richesses nabatéennes attisent la convoitise des Macédoniens. Or le site de Petra offre de multiples avantages. En plus de sa position, au carrefour des routes commerciales entre Arabie, Egypte et Méditerranée, Petra, invisible parmi les massifs montagneux, bénéficie d’une situation naturelle facile à défendre, aussi lorsque les successeurs d’Alexandre le Grand attaquent la capitale, les Nabatéens sauront résister.

Au III° siècle avant J.C, les Nabatéens s’organisent en royauté et Petra devient leur capitale, puis au II° siècle avant J.C, Petra sera une ville importante de 20000 habitants et non une simple nécropole, comme on l’a cru pendant longtemps (à cause des nombreux tombeaux et sanctuaires). Au I° siècle avant J.C, les romains s’intéressent au Proche-Orient, colonisent la région et créent la Province Romaine de Syrie (64 avant J.C). Pompée, gouverneur de cette nouvelle Province de Syrie lance une offensive contre la Nabatène et attaque Petra, en vain. Cette résistance Nabatéenne va préserver l’indépendance du royaume qui s’étend du nord de l’Arabie à la Jordanie actuelle (on trouve en effet la trace des Nabatéens dans toute la Jordanie) et Petra devient véritablement la capitale du royaume. Grâce a son commerce florissant le royaume Nabatéen atteint son apogée au début de notre ère et continue de construire et tailler les nombreux tombeaux de Petra, témoins les plus impressionnants de leur exceptionnelle civilisation. Mais la puissance Romaine se renforce. Ne pouvant vaincre militairement, les romains frappent l’économie de Petra en déplaçant les routes caravanières, et en 106 de notre ère, sous l’empereur Trajan, la Nabatène est annexée par Rome qui crée la Province d’Arabie.

Devenue romaine, Petra connaît néanmoins un nouvel élan; commercial d’abord, grâce à la nouvelle Via Nova Traiana entre Bosra, la nouvelle capitale et Aqaba (en fait le pavement de la route du Roi), architectural ensuite, en prenant l’aspect classique des villes romaines avec la construction d’un Cardo à colonnade (grand axe nord-sud), d’un théâtre, d’un forum et de thermes. Au IV° siècle, avec l’essor du christianisme, Petra devient évêché, mais cette domination Byzantine prolonge la période romaine sans rupture véritable. Les tremblements de terre successifs des V et VI° siècles, puis le recul des byzantins, face à l’islam, font abandonner progressivement Petra. La conquête arabe du VII° siècle, en changeant les routes du commerce et des pèlerinages, la laisse à l’écart. Seulement habitée par les bédouins, Petra sombre dans l’oubli, jusqu’à sa découverte en 1812 par le suisse Burckhardt (déguisé en bédouin, celui ci pénètre dans ce lieu interdit et mystérieux jusqu’au Qasr el-Bint, mais il éveille le soupçon des bédouins et doit battre en retraite pour sauver sa vie). La voie était ouverte et quelques années plus tard, les occidentaux redécouvriront les merveilles nabatéennes de cette cité oubliée. Pendant des siècles, ce sont les bédouins qui ont défendu le site et ont peuplé les grottes de Petra, mais aujourd’hui ils n’ont plus l’autorisation d’y habiter; toutefois ils ont gardé le droit d’y travailler dans la journée comme loueurs de chevaux, dromadaires et mulets ou comme vendeurs de souvenirs.

Géologie

Pétra étant une ville troglodyte située au milieu d'escarpements rocheux, la roche et la pierre est visible partout sur le site. Celle-ci est composée de grès, roche détritique issue de l’agrégation et la cémentation de grains de sable. Il s'agit donc d'une roche cohérente et dure. Elle est organisée en strates qui offrent parfois des déclinaisons de couleurs chatoyantes, allant du jaune au violet en passant par le rose, renforcées par l'intensité de la lumière, particulièrement en fin d'après-midi.

Construit au Ier siècle, un théâtre romain taillé dans la roche pouvait accueillir de 3 000 à 8 500 personnes, selon les sources. C'était un mélange de roche taillée et de maçonnerie; il avait un orchestre semi-circulaire et des gradins en trois niveaux superposés en forme de lune croissante. Le théâtre a été découvert en 1961 et exhumé par une équipe d'archéologues américains. Des chambres funéraires enclavées dans le massif rocheux situé derrière le théâtre avaient été mises au jour lors de sa construction.

Pétra est située dans une région à forte sismicité : elle se trouve là où la plaque d'Arabie s'écarte de la plaque d'Afrique. La sismicité du site est renforcée par la proximité de la vallée du grand rift. Le 19 mai 363, en 419, 551 et 747, des tremblements de terre ont endommagé la ville et ses monuments. La nappe phréatique d'eau salée située en dessous de Pétra remonte et dégrade les monuments à leur base.

Le "monastère" ou "Deir" de Petra

Le chemin du Deir. Sur l’unique chemin qui mène au Deir alternent sentiers étroits et séries de marches (mais il est possible de louer les services d’un âne ou d’un mulet). Il s’agit de l’ancienne voie de procession qui présente de superbes points de vue sur des paysages grandioses et sur la ville basse. Après 10 minutes de marche, à gauche, un ravin conduit au Triclinium aux lions, puis le sentier passe sous un éboulis de rochers qui barre presque le passage. Tout le long du chemin on bénéficie d’une vue privilégiée sur les failles et les parois.

Le Deir

Après 45 minutes le chemin débouche enfin sur une vaste esplanade au fond de laquelle apparaît le monumental temple du Deir. Sa façade, sculptée majestueusement dans le grés jaune d’une épaule rocheuse, est colossale (47 m de large sur 45 m de haut) et son style rappelle le Khazneh (le Trésor), sauf que le Deir n’est pas un tombeau mais un lieu de culte. D’ailleurs son nom: « Deir », signifie Monastère ou Couvent. En effet des moines de l’époque chrétienne étaient installés ici et certains y habitaient encore au XIII° siècle.

Le Deir reprend effectivement le style et la composition du Khazneh. Au chapitre inférieur, 8 colonnes à chapiteaux (6 pour le Khazneh), de style ionique, encadrent la porte central. A l’étage supérieur, comme au Khazneh, un Tholos (édifice circulaire, à destination funéraire ou religieuse) est coiffé d’une urne monumentale de 9 mètres de haut et est entouré de deux pavillons latéraux à demi fronton.

Ces caractéristiques géologiques particulières ont permis aux habitants de Pétra de se cacher et de se protéger des attaques.

Sur le plan religieux, les nabatéens pratiquent une religion à l’image de leur architecture: un mélange syncrétique où interviennent diverses divinités. En effet, les nabatéens ont adopté les dieux d’Edom, d’Arabie et de Syrie ainsi que les dieux de la mythologie grecque et romaine. On retrouve ainsi à Petra: Qos, dieu Edomite de l’orage et de la pluie, Dushara, un dieu qui peut s’identifier à Zeus, Uzza, une déesse assimilée à Aphrodite. Mais des divinités gréco romaines sont aussi vénérées par les Nabatéens, comme Victoire, Tyché, Fortune, Zodiaque, Saturne ou Mercure, et en plus de la protection de déesses syriennes, celle des dieux arabes (comme Al-Kutba, dieu de l’écriture et du commerce) n’était pas négligée non plus.

L’architecture funéraire de Pétra

Sur le plan architectural, Petra est une magnifique alliance des influences assyriennes, perses, grecques et romaines mais surtout égyptiennes, comme le montre les tombeaux où les architectes se sont inspirés de l’école d’Alexandrie. Si les nombreux tombeaux de Petra mêlent des styles divers, ils se répartissent aussi en plusieurs types, dont trois principaux :

Les tombeaux temples

Ce sont les plus nombreux, d’inspiration Gréco romaine, et aux décorations très riches. Les plus célèbres sont le Khazneh (le Trésor) et le Deir (le Monastère).

Les tombeaux Hégra

Richement décorés, ils sont en forme de tour et possèdent une salle funéraire. La décoration mêle des éléments égyptiens et orientaux sous forme de pilastres et de frontons. Leur nom d’Hégra vient du site nabatéen d’Arabie Saoudite, une petite réplique de Pétra à 700 km au sud.

Les tombeaux tours

Ce sont les plus simples, sous forme de blocs creusés dans la roche. L’ouverture est moins travaillée que celle des précédents et leur façade est ornée de frises aux motifs géométriques.

Les nabatéens vont utiliser la situation de Petra, cuvette entourée de montagnes, pour recueillir les eaux de toute la région par un ingénieux système hydraulique, découvert depuis par des fouilles. Pour cela, ils vont creuser dans les falaises des canaux d’irrigation qui alimenteront des citernes, elles aussi creusées dans la roche. A propos des grands travaux entrepris à Petra, il est à noter que la société nabatéenne est égalitaire et dépourvue d’esclaves (fait rare à l’époque).

Liaison Petra Wadi Rum

Après Petra, le désert rouge du Wadi Rum est la deuxième destination en Jordanie. Avec ses paysages fantastiques et grandioses, rendus célèbres par le film Lawrence d’Arabie et décrits dans le livre Les Sept Piliers de la Sagesse, le Wadi Rum est unique, majestueux, époustouflant. A 3 heures et demi d’Amman, ses vastes étendues de sable, d’où émergent des roches aux formes et aux couleurs spectaculaires, offrent de nombreuses possibilités de parcours.

L’origine du Wadi Rum

Il y a 30 millions d’années, en même temps que se formait, à moins 400 mètres, la dépression de la Mer Morte, surgissait, à plus de 1700 mètres, le Djebel Rum, avec, à ses pieds, le désert du Wadi Rum. Situé dans une zone géologique semblable à celle des parois rocheuses de Petra, le Wadi Rum est une large vallée posée sur un socle de granit, bordée de falaises de grés rouge et qui s’étend sur 70 km environ. Mais à Petra c’est l’homme qui a crée cette extraordinaire beauté, alors que dans le Wadi Rum c’est l’action millénaire de l’érosion du vent, conjuguée au sable, qui a créé ces paysages naturels où les roches ont pris des formes étranges.

Situé à une centaine de kilomètres au sud de Petra, le Wadi Rum est le plus grand et le plus majestueux des déserts jordaniens. C’est un ensemble de vallées qui offre des paysages fantastiques avec des dunes de sable et des parois de roches aux formes étranges et aux couleurs changeantes. En effet, ce sont ces larges vallées sablonneuses, variant du jaune d’or au rouge foncé, bordées de montagnes déchiquetées, présentant elles aussi une large palette de couleurs, du jaune au noir avec une prédominance des rouges, qui engendrent une telle fascination pour le désert du Wadi Rum. La teinte rouge sombre des montagnes et du sable est due à la présence d’oxyde de fer (comme la bauxite en Provence).

Intemporel, le Wadi Rum a été longtemps laissé intact par les hommes car seulement parcouru par quelques tribus nomades originaires de la Péninsule Arabique dont on peut admirer les traces.

Champignons des sables

Traces et vestiges millénaires.

Habitée depuis le néolithique, la grande vallée du Wadi Rum est traversée depuis des millénaires par des nomades qui y ont laissé des traces de leur passage sous forme d’inscriptions rupestres représentant des scènes de chasse gravées sur des pierres ou sur les parois rocheuses des grottes. On les attribue à une époque remontant au IV° millénaire avant J.C pour les plus anciennes, au VII° siècle avant J.C pour les inscriptions Thamoudéennes et au II° siècle avant J.C pour les inscriptions nabatéennes (les nabatéens occupèrent la région, avant que les bédouins n’en fassent leur territoire). C’est un autre intérêt des excursions que de traverser les paysages grandioses du Wadi Rum pour parvenir jusqu’aux vestiges laissés par les différentes tribus de la région sous forme de gravures.